sam. Nov 23rd, 2024

La République Démocratique du Congo est aujourd’hui le deuxième pays après la Syrie avec plus d’un grand nombre des déplacés internes. Cette révélation est de Patrick Youssef, Directeur régional Afrique du Comité international de la Croix-Rouge. Devant la presse le 28 Aout, ce haut cadre du CIRC a lancé une sonnette d’alarme sur les conséquences humanitaires des conflits et des violences armées depuis plus de deux décennies.

Achevant sa visite en RDC, Patrick Youssef part avec le regret de voir certains donateurs négliger cette crise qui touche particulièrement l’Est de la RDC. « Quand on parle de 5,2 millions de déplacés internes dans le pays, c’est quand même le pays avec le deuxième plus grand nombre des déplacés après la Syrie. Et donc cette crise humanitaire dans ce pays, à mon avis est l’une des plus importantes du monde et devrait attirer beaucoup plus d’attention non seulement financière même politique », a-t-il indiqué.

Les conflits et violences armés perdurent depuis plus de deux décennies et continuent d’affliger les populations civiles. Les exactions perpétrées par les porteurs d’armes, restent répandues. Les civils sont blessés ou tués, déplacés, soumis à des violences sexuelles, recrutés de force et subissent la destruction de leurs biens… à l’est du pays, a ainsi dressé le bilan de sa toute première visite en RDC, Patrick Youssef devant un échantillon de la presse à Goma le 28 août.

Après cette tournée d’une semaine commencée d’abord à Kinshasa, Bunia, Beni et Goma, Patrick Youssef a voulu ainsi sensibiliser encore une fois les donateurs et toutes les organisations régionales sur une crise humanitaire avec de graves conséquences. Il a reconnu que certains partenaires ont été très vite touchés par les urgences épidémiologiques et pandémiques en ne posant pas aussi un regard attentif au contexte sécuritaire dans lequel ces urgences sanitaires se produisent notamment à Bunia et Beni, Ituri et Nord-Kivu ?

Pour lui, cette visite est une immersion au cœur de là que tout se passe. « Il faut que tous les porteurs d’armes sachent aujourd’hui que le dégât humain est considérable au vu du fait qu’une victime de violence sexuelle n’est plus la même avant et après l’incident. La mort d’un membre de famille est effectivement irréversible… ». « En espérant justement que ce type de visite puisse également apporter un peu plus de clarté et mettre l’emphase sur le contexte de l’Est du Congo qui pour nous également est très préoccupant ». A-t-il poursuivi.

C’était aussi une occasion de noter la réponse du CICR dans cette crise notamment dans le domaine de la santé. Alors que cette organisation humanitaire avait auparavant concentré ses interventions à l’intérieur de Goma, devant un afflux massif de blessés de guerre, Beni est devenu aujourd’hui une des priorités où sont concentrées les ressources, équipements et fournitures.

Tout en fustigeant les attaques récurrentes des structures de santé, il a noté qu’en plus de l’accès aux soins des communautés affectées qui posent problème, la priorité reste « le respect du droit international humanitaire ».

En cette période d’état de siège, il a attiré l’attention de tous sur le fait que les attaques des FARDC désormais réelles et menées conjointement avec les forces de la Monusco pourraient effectivement avoir de l’impact comme des dégâts humains. Il est donc urgence de se préparer à y faire face.

La Rédaction.

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