La province du Nord-kivu étant secouée par différentes guerres causées par les groupes armés locaux et étrangers impactant négativement sur la stabilité économico-sécuritaire de la population, différentes conséquences ont surgie plongeant ainsi les communautés locales dans des conflits grandissantes. Dans le groupement de JOMBA, KISIGARI et BWEZA en chefferie Bwisha Territoire de Rutshuru , plus de 280 acteurs hommes et femmes regroupés dans des structures locales avec comme mission d’assurer la médiation, la gestion et résolution des conflits, dans le but de restaurer la cohabitation pacifique.
C’est depuis plus de cinq ans que les structures locales de médiation ont été mise en place pour aider la communauté à vivre dans la paix et la stabilité. Dans le cadre du projet d’apprentissage « Skill Grants » appuyé par START FUND orienté vers les animateurs des structures de gestion et résolution de conflits installés dans les trois groupements dont Bweza, Jomba et Kisigari dans la chefferie de Bwisha en territoire de Rutshuru , du 03 au 05 mars 2022, un échantillon de 25 Acteurs de gestion et résolution des conflits actifs dans les structures de médiation communautaires ont été évalué par 4 évaluateurs de MIDEFEHOPS, pour relever les capacités des réponses dont disposent les différentes structures communautaires de gestion et résolution des conflits au sein de la communauté. Une bonne méthodologie pour de bons résultats
Pour accéder à de bons résultats, la méthodologie mise en place pour cette évaluation est celle de :
- Faire des focus groupes selon les différentes structures entre autre NPD (Noyau de paix et de Développement), CLPC (Comité local permanent de conciliation et CPDG (Cellule de paix et développement du Groupement) ;
- Ensuite procéder à une évaluation individuelle de chaque acteur de médiation ;
- Faire la mise en commun surtout sur la question des recommandations et d’autres de l’opinion publique ;
- Et en fin, faire l’encodage des données recueillies pour produire un rapport définitif.
Il y a plusieurs conflits qui récidivent dans la communauté
Parmi les différents conflits auxquels font face les acteurs de médiation dans leur quotidien, nous trouvons donc les conflits de génération, les conflits de discrimination, les conflits fonciers, l’Abandon des familles par soit le mari ou l’épouse, les conflits époux -épouse et les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Dans l’analyse des données , il se fait voir qu’il y a certains conflits qui sont permanents, et les plus traités par les animateurs des structures de médiation , avec 25 %, les conflits fonciers caracolent en tête pour dire que , c’est le genre des conflits les plus traités par les acteurs de médiation. En 2ème position nous trouvons les conflits entre agriculteurs et enleveurs avec 22%. La discrimination genre vient en troisième position avec 18%, suivi des conflits domestiques entre époux et épouse 15%, puis vient les conflits de génération 14%, ici la méfiance entre les jeunes gens et les personnes les plus âgées dans la communauté hommes comme femmes. Et en afin l’Abandon des familles avec 6%. Signalons que ces conflits sont les plus généralisés dans les trois groupements de Bwisha.
L’Importance de ces structures de médiation et leurs capacités de réponses
Partant de leurs expériences de plus de cinq ans, les animateurs communautaires sont fiers de la qualité du travail qu’ils rendent à la communauté, « ce travail nous le faisons avec détermination, notre fierté est que nos structures sont plus importantes dans la communauté, parce que: Cela épargne à la communauté des frais énormes qui devraient être payé à la Police ou aux instances judiciaires ; Cela pousse la communauté à s’exprimer librement sans être frustrées ; La communauté participe elle-même dans la résolution de ses conflits » ; a déclaré l’un des animateur évalué. « Malgré les conditions dans lesquels nous travaillons, parfois nous recevons des menaces de la part des parties lésées, par nos jugements, mais cela ne nous décourage pas, sachant que c’est par amour que nous nous sommes au service de nos frères en conflits » a-t-il conclu ses propos.
Dans l’exercice de leur travail ces animateurs de résolution de conflits sont saisis par la communauté de différentes manières : D’abord eux-mêmes font la descente sur terrain, pour recueillir des plaintes des communautés, parfois les communautés eux-mêmes se rendent aux différents bureaux locaux des structures ou alors ils trouvent ces animateurs locaux dans leurs propres domiciles. Les témoignages des cas déjà traités sont un grand outil de sensibilisation et d’appropriation de ces structures par la communauté.
Quelles sont les Etapes à suivre pour saisir les organes de médiation
Après la déposition d’une plainte par une des parties en conflits, les animateurs de médiation procèdent par l’Invitation des paries en conflits, ils les écoutes, ils auditionnent les témoins des deux parties, ils font la confrontation des deux parties , ils se retirent pour faire l’études des cas , et quand ils retournent, c’est pour départager les deux parties et rédiger l’acte de jugement. Au cas où il y a une de parties qui n’est pas d’accord, ils sont transférés soit à la police soit au tribunal.
Comment collaborent-ils avec la police et les cours et tribunaux ?
Les structures locales de médiation et résolution des conflits ont une collaboration étroite avec la police et les cours et tribunaux. « Nous avons une bonne coopération, nous fonctionnons en chaines, on ne peut pas aller à la police ou au tribunal sans passer par nous .Nous nous transférons les gens à la police, et au tribunal ; Et tous ceux qui vont se plaindre là-bas, s’ils ne sont pas passé par nous, le tribunal ou la police les ramène aux structures locaux de médiation qui est la case de départ » a déclaré une femme animatrice dans le Noyau de paix et Développement (CPDG) JOMBA .Notons que s’agissent des cas comme viol et Kidnapping qui sont parmi les fait couramment vécu en chefferie de Bwisha , sont l’apanage exclusif de la police et des acteurs locaux de médiation, n’osent même pas tabler sur ça,
Signalons aussi que, les animateurs évalués n’ont pas manqué de décrier les conditions dans lesquelles ils travaillent notamment : Manque d’outils suffisants pour le travail ; Pas de motivation, tant physique que financière, Pas de moyen de déplacement quand il s’agit de faire des descentes sur terrain, Agressivités et menaces de certaines personnes dans la communauté.
A la fin de cette évaluation quelques recommandation ont été faites par Les personnes évaluées ont émis certaines recommandations dont ci-après quelques-unes :
- Les aider à obtenir la loi portant le code de la famille congolaise et la vulgariser dans la communauté.
- La vulgarisation de la Loi Foncière
- La vulgarisation de la loi fondamentale de la RDC (la constitution),
- Obtention de la loi portant sur les droits et devoirs des enfants.
- Le renforcement des capacités pour les membres de commissions
- La construction et l’équipement des bureaux pour plus d’efficacité au service de la communauté ;
- La Prise en charge effective de cette structure de médiation
- Aux chefs des entités : la Soutenance totale
Rappelons en fin toutes ces récoltes des données ont été réalisée afin de constitué un cahier des charges à partager avec les autorités locales provinciales et nationales, pour voir comment apporter une réponse durable aux conflits dans lesquels les communautés vivent en permanence.
Josué Poshombili