15 juillet 2021

Action humanitaire locale pendant le Covid-19 : résultats d’une étude de journal intime

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Écrit parVéronique Barbelet, John Bryant, Alexandra Spencer

Les organisations humanitaires « locales » basées dans les zones de crise sont les premières à répondre aux catastrophes, aux conflits et aux déplacements. Pendant la pandémie de Covid-19, ces acteurs se sont encore intensifiés, livrant des fournitures médicales, de la nourriture et d’autres secours aux personnes directement touchées par le virus et ses nombreux impacts économiques et sociaux secondaires, ainsi que répondant à d’autres crises. Bien qu’ils aient reçu beaucoup moins de reconnaissance, de soutien et de financement que leurs homologues internationaux, ces acteurs ont continué à constituer l’épine dorsale de nombreuses réponses humanitaires pendant la pandémie.

Cette étude visait à identifier quels changements vers un modèle d’aide plus local se produisaient dans le contexte de Covid-19 et, là où le changement ne se produisait pas, pourquoi c’était le cas. Afin de documenter et d’analyser les changements à différents niveaux, tant au sein des institutions que des réponses aux crises, cette étude a utilisé une méthode de journal. Cette approche a permis aux auteurs de comprendre et de documenter la politique dynamique du changement et de l’élaboration des politiques. Trente-deux praticiens humanitaires et décideurs politiques ont participé à l’étude du journal. Il s’appuie également sur des données crowdsourcing via l’ outil de cartographie de l’action humanitaire locale et Covid-19 de HPG .
L’étude a révélé que le changement se produit, mais lentement, car les blocages fondamentaux du système n’ont pas été résolus. Alors que de nombreux acteurs internationaux adoptent de plus en plus des politiques de localisation, dans la pratique, ils continuent de remettre en question la capacité des acteurs locaux à gérer correctement les fonds, à opérer à grande échelle et à défendre les principes humanitaires. En conséquence, les efforts sont limités pour tester de nouvelles approches à grande échelle, prendre des risques calculés et mettre en œuvre de nouvelles approches de financement.
Il y a eu des exemples remarquables – où les restrictions liées à Covid-19 ont effectivement « forcé » une réponse plus localisée – qui ont démontré la valeur des investissements passés dans les partenariats et la préparation, un soutien technique à distance efficace et un nouvel espace pour le leadership local. Mais de telles approches n’ont pas encore été observées chez bon nombre des plus grands acteurs internationaux du secteur, y compris la plupart des agences des Nations Unies, et les progrès restent lents et incohérents entre les différentes réponses humanitaires. https://bit.ly/CV19LocalHumanitarianAction

Recommandations

Aux donateurs :

Développer une stratégie de localisation claire et ambitieuse, y compris la mise en place d’incitations pour soutenir la réforme parmi les partenaires internationaux, en particulier les agences des Nations Unies.

Tenir les partenaires internationaux responsables en suivant, en surveillant et en évaluant la cascade de financements de qualité, la qualité et l’équité de leurs pratiques de partenariat et les engagements en faveur du partage des capacités.

Tenez-vous responsable par un dialogue direct avec les acteurs locaux que vous financez indirectement.

Élaborer un programme de partage des risques entre les donateurs et harmoniser les exigences de diligence raisonnable, de conformité et d’audit.

Aux agences des Nations Unies et aux ONG internationales :

Soyez responsable des engagements que vous avez pris sur la localisation en établissant des mécanismes transparents pour suivre les flux de financement (en termes de quantité et de qualité) vers les acteurs locaux.

Localiser la coordination en l’adaptant au contexte et aux structures existantes.

Redéfinissez votre rôle et identifiez votre valeur ajoutée en soutenant les capacités, l’action et le leadership locaux existants dans les réponses humanitaires afin de renforcer et non de remplacer ou de saper les mécanismes de réponse et la résilience locaux existants.

Recentrer votre objectif sur ce qui est le mieux pour les personnes affectées par les crises et non sur ce qui est le mieux pour la survie de votre organisation.

Au processus du Grand Bargain :

Proposer un agenda ambitieux sur la localisation basé sur la création des bonnes incitations à la réforme et au changement au niveau mondial.

Laissez-vous guider par les voix, l’expérience et les réalités des acteurs locaux.

Aux bailleurs de fonds et aux partisans des approches menées localement :

Soutenir l’action locale et l’activisme en dehors du système formel.

Continuer à remodeler et à redéfinir la conversation sur les réponses humanitaires menées localement en dehors du processus formel du Grand Bargain.

Aux grandes organisations nationales bien établies :

Évaluez de manière critique votre propre pouvoir et la dynamique du pouvoir dans vos pays pour vous assurer qu’une diversité d’acteurs locaux peuvent jouer leur rôle dans les réponses humanitaires, en particulier les organisations plus petites et très localisées et celles qui représentent des personnes souvent exclues socialement, telles que celles qui représentent les droits des femmes , les personnes handicapées, les personnes âgées, les personnes d’orientation sexuelle, d’identité et d’expression de genre et de caractéristiques sexuelles diverses, ainsi que les organisations dirigées par des réfugiés.

Action humanitaire locale pendant le Covid-19 : résultats d’une étude de journal intime

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